Café des Sports !!!

EN ROUTE VERS LES ÉTOILES ?

Par David MICHEL, à NiceL'Olympique de Marseille, qui s'est relevé d'un début de saison calamiteux, effectue une remontée spectaculaire au classement (5e). La victoire à Nice (2-0) est la preuve que le collectif de Gerets tient la route malgré une défense encore perfectible. L'OM est en route vers la Ligue des champions.
Cissé et Valbuena, grands artisans de la formidable montée en puissance de l'OM

Les Provençaux sont un peu comme ça. Quand il s'agit de l'OM, ils perdent parfois un peu vite le sens de la mesure et du verbe. « Un exploit ! ». Ce titre a vampirisé lundi la Une du quotidien La Provence quelques heures après la victoire du club olympien à Nice (2-0). Difficile d'y voir un authentique exploit comme celui de Liverpool en octobre dernier (1-0). Plutôt un gros rayon de soleil dans une saison qui s'éclaircit un peu plus chaque semaine. Ce succès a été acquis en partie grâce au réalisme insolent des deux buteurs maison, Niang et Cissé, le duo ressuscité après le retour de la CAN du Sénégalais. La force majeure de l'OM se trouve devant. Devant, mais aussi autour, car l'animation offensive prônée par Eric Gerets oblige le mouvement, avec des joueurs qui osent. Derrière Niang et Cissé, respectivement à 11 et 9 buts en L1, il y a la perle Valbuena, le chouchou du Belge. Irrésistible depuis sa titularisation à Anfield, l'ancien joueur de Libourne s'est révélé comme un maillon essentiel, faisant presque oublier la coqueluche Samir Nasri, encore à l'infirmerie dimanche. Dans ce 4-4-2 en losange, l'entente se bonifie entre Niang et Cissé. Ce dernier participe activement au jeu et Gerets, même si cela ne se voit pas sur son visage, parle avec enthousiasme de son groupe. «Tout a changé, le vestiaire chante», a-t-il lâché dimanche soir d'un ton sobre. Il a de quoi se réjouir de cette dynamique d'évolution collective.


Une défense encore très perfectible

Quand l'OM était moribond en début de saison, la défense centrale était la première pointée du doigt car les boulettes pleuvaient sur le Vélodrome. Avec la paire Givet-Rodriguez trop souvent méconnaissable, Bonnart colmatant à droite le départ en catastrophe de Beye et la forme sinusoïdale de Taïwo, l'arrière garde avait trop tendance à tituber. Heureusement que Mandanda a toujours fait des miracles, comme au Ray dimanche. Quand il est arrivé, Gerets a recadré le jeu et les mentalités. Le Belge a apporté de la rigueur et de la vigueur à tous les niveaux mais la défense ne convainc toujours pas. Elle est le maillon faible. Si Givet a retrouvé quelques couleurs et davantage de peps, son compère Rodriguez est souvent blessé, tout comme Zubar. Titularisé dimanche à Nice, Faty a semblé un peu juste après pour son retour. A gauche, la recrue argentine Krupoviesa reste à ce jour une énigme, Taïwo ayant même logiquement repris sa place à la reprise du match contre Nice. Et Bonnart, précieux offensivement, n'a pas de doublure. Le rendement de la défense est donc encore très perfectible mais Gerets veut avant tout retenir les progrès d'ensemble de son équipe depuis deux matches.


Décrocher la troisième place

L'OM a désormais les yeux rivés sur la troisième marche du podium de la L1. Car après avoir reniflé les bas fonds du classement, l'OM avance avec l'espoir légitime de décrocher un strapontin en Ligue des champions. Diouf l'a encore répété, c'est bien l'objectif du club. Mais le président olympien tient à rester mesuré : « Ne comptez pas sur nous pour rattraper Lyon dare dare ». Son club part de trop loin pour rivaliser avec l'OL, et même Bordeaux semble hors de portée avec ses dix points d'avance. En revanche, la troisième place paraît tout à fait accessible, surtout si Nancy, qui a toutefois gagné samedi, continue sa folle décadence exactement comme la saison dernière. Et l'OM va recevoir huit fois (dont les Girondins à la 36e journée) et se déplacer six fois. Tous les espoirs sont donc permis. Sur le papier et désormais aussi sur le terrain, l'OM a le potentiel pour dégoter une qualification européenne. En parlant d'Europe, les Olympiens reçoivent d'ailleurs mercredi le Spartak Moscou en 16es de finale aller de la Coupe de l'UEFA, une épreuve qui fait partie de leurs objectifs de la saison tout comme la Coupe de France. Mais pour continuer à rêver, il va falloir être costaud durant ce mois de février pour le moins copieux avec cinq matches d'ici au 1er mars. Après le Spartak, c'est le Paris-SG qui arrive dimanche au Vélodrome pour un autre grand moment qu'il faudra bien négocier.

OM 3-0 SPARTAK
NET ET SANS BAVURE
13/02/08 - OM 3-0 Spartak

En battant nettement le Spartak Moscou (3-0) au Vélodrome, l'OM s'est placé dans les meilleures dispositions en vue du match retour en Russie. Une victoire qui s'est dessinée en deuxième mi-temps grâce à Cheyrou, Taiwo et Niang.


MARSEILLE 3 0 SPARTAK MOSCOU

1-0 Cheyrou (61e)
2-0 Taiwo (68e)
3-0 Niang (79e)

Les Olympiens ont su ravir leur public d’une de ces belles poussées de fièvre en coupe d’Europe en négociant au mieux leur match aller contre le Spartak Moscou. Trois buts à zéro, un score idéal dans une rencontre aller à domicile. Un avantage précieux acquis d’abord grâce à deux coups de têtes, l’un de Benoît Cheyrou, servi par un centre flottant de Nasri (61e), l’autre de Taye Taiwo sur un centre du précieux Cheyrou (68e). Puis, les Marseillais enfoncèrent le clou par Niang sur une offrande de Cissé suite à un contre éclair (79e).




L’OM s’est-il mis au « chaud » avant d’aller dans le froid moscovite dans une semaine ? L’équipe d’Eric Gerets a en tout cas fait une bonne moitié du chemin qui doit la mener en 8e de finale de la Coupe de l’Uefa contre le Zenit Saint-Pétersbourg ou Villaréal.
Et pourtant, si le score fleuve de mercredi soir assure les arrières des Marseillais avant leur déplacement, il sera prudent d’ici le retour de garder dans un coin de la tête les vingt premières minutes de la rencontre. Les joueurs de Cherchesov y étalèrent leur technique et leur vivacité. Mozart, notamment, dont le talent vaut mieux que tous les (mauvais) jeux de mots qui ne manquent pas de lui être associés pour qualifier son importance dans l’animation de sa formation.
Ses partenaires affichèrent aussi une solidité certaine, même si la meilleure occasion de la première période fut olympienne, avec un coup de tête de Djibril Cissé sauvé on ne sait comment par Pletikosa. A cet instant, une demi-heure de jeu venait de s’écouler et l’OM commençait à monter le volume.


Il le poussait à fond en deuxième mi-temps. Le changement (tactique) de l’entrée de Kaboré (à la place de Faty, Cana reculant dans l’axe de la défense) se révélant déterminant. Car il libérait un peu plus Cheyrou. Avec davantage encore de latitude offensive, le milieu de terrain confirmait en l’espace d’une grosse vingtaine de minutes son irrésistible montée en puissance amorcée à la fin de l’automne.
On avait tout juste eu le temps de déplorer un face à face Cissé / Pletikosa remporté par ce dernier, que Cheyrou effaçait les regrets d’un coup de tête franc, à la réception d’un centre habile de Nasri (61e). Forte tête, l’OM l’était encore à la 68e, sur corner cette fois. Joué en deux-temps par les deux protagonistes de l’ouverture du score, il voyait Taiwo s’élever plus haut que toute la défense pour le deuxième but marseillais.

Le Spartak avait craqué. Une récupération, suivie d’une ouverture plein axe de Cheyrou pour Cissé allait lui administrer le coup de grâce à la 79e minute. Altruiste, le buteur glissait en effet à Niang sur sa droite, et le Sénégalais concluait sans trembler (3-0).
Appliqués, les joueurs d’Eric Gerets ne connaissaient aucun relâchement coupable dans les derniers instants. Ils conservaient de fait leur belle avance avant d’aller en Russie. Le public du Vél avait dès lors tout lieu d’être satisfait, et tout loisir d'ouvrir la parenthèse PSG.